Sur les Planches de Trouville

Publié le 29 Juin 2015

Marcher sur les planches de Trouville du bout des sandalettes en pensant au tableau de Claude Monet, pendant que nos orteils prennent l’air et saluent le soleil. Voir l’océan affamé dévorer l’horizon tout entier. Et le bleu du ciel qui se réfléchit dans ce gigantesque miroir d’eau comme s’il voulait admirer son reflet. Entendre le chant des mouettes accompagné par la mélodie merveilleuse de la mer qui vient lécher le sable brulant de sa langue d’écume. Et par les percussions éclatantes que jouent les vagues en s’écrasant sur les rochers dans un bruit de cymbales. Sentir le vent marin s’engouffrer dans sa chevelure et la soulever comme s’il voulait nous susurrer quelques secrets à notre oreille. Humer la douce odeur des embruns dont la ville s’est entièrement parfumé. Regarder le soleil qui pétille rebondir sur la mer et la faire scintiller de mille éclats cristallins.

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Se balader le long du grand marché aux poissons. Inhaler l’odeur de la mer et de l’iode qui se dégage des étalages de poissons aux couleurs vives et fraichement péchés par les marins qui crient à plein poumons pour attirer les clients. S’installer sur une petite table du marché aux poissons, en face à face avec l’océan, déguster un gigantesque plateau de fruits de mer, avec une plaquette de beurre acheté dans une petite épicerie. Avoir l’impression d’avaler la mer tout entière et avec tous ses secrets et ses mystères cachés au fond de ses abysses.

Longer les rues de Trouville en passant devant ses célèbres bistros. Le Centrale, Les Vapeurs et Les Voiles garnis de leurs belles enseignes lumineuses et leurs paravents rouges, qui libèrent ensemble leurs effluves d’odeur de poisson grillé, de beurre noisette et de pommes de terre sautées. S’assoir à l’une des tables et observer l’étrange ballet des serveurs et serveuses qui s’agitent en tout sens, vêtus de leurs costumes noirs et blancs, tablier autour de la tailler et plateau d’argent à la main.

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Arpenter les rues pavées de la ville en s’émerveillant devant les petites maisons de pêcheurs, les portes en bois de toutes les couleurs, les balcons fleuris, les volets à la peinture écaillée, les jolis rideaux de dentelle blanche, les guirlandes de petits drapeaux qui dansent dans l’air de vent, un mascaron un peu bossu accroché à l’angle d’un mur. Lécher la vitrine de la petite boulangerie qui contient les éclaires au chocolat les plus gros du monde. Passer devant le café Les Mouettes orné de sa petite enseigne un peu rouillé qui se balance doucement, accrochée à une dentelle de fer forgé. Scruter du coin de l’œil les petites ruelles étroites et biscornues qui se perdent dans un court horizon. Admirer les merveilleuses maisons, si vieilles mais pleine de charme, avec leurs murs de pierre rouge ou grise tapissés de lichens, leurs ornements très détaillés, leurs balcons en fer forgé, leurs vieux volets en bois cabossés et leurs zébrures de colombages.

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Flâner le long de la jetée en plissant les yeux pour apercevoir, au loin, le phare rouge, perché sur le bout du nez de l’horizon. Entendre le bois grisâtre craquer sous nos pieds. Contempler avec des yeux d’enfant, le grand ballet incessant des mouettes, sur les bords ondulés de l’océan et dans le ciel parsemé de petits nuages cotonneux. Ecouter la symphonie que jouent en chœur les mouettes et la mer. Sentir les rayons de soleil étincelant lécher avec gourmandise toute notre peau. Discuter avec une mouette non farouche, perché sur le rebord, et observant avec curiosité les passants.

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Passer la nuit dans une charmante petite maisonnette normande à colombages, en brique rouge et en ardoise grise, orner de rosiers qui dégoulinent et de petites explosions de fleurs posées sur le rebord des fenêtres. Se faire gentiment accueillir par une sympathique grand-mère au cœur empli d’énergie et de générosité. Dormir dans une jolie chambre aux murs tapissés de papier peint fleuris, garnit de vieux meubles en bois acajou, entre des draps douillets blanchis par le soleil au parfum de lavande. Se faire réveiller de bonne heure par le chant des oiseaux matinal. Entrer dans la salle à manger et découvrir la table parfaitement dressé. Prendre son petit déjeuner en famille, en buvant son thé dans un service en porcelaine fleuri et en dégustant les tartines de pain beurré, badigeonnées de confiture maison.

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Se promener sur la plage garnie de ses parasols rayés et multicolores, tel de minuscules chapiteaux de cirque et sentir le sable un peu taquin chatouiller nos orteils. Observer à marrée basse, les tous petits poissons s’agitaient dans les petites mares d’eau oubliées dans un creux. S’allonger sur cette plage et laisser tous les grains de sable caresser le grain de notre peau encore pâle, pendant que les couleurs dorées du soleil, déteignent doucement sur notre corps. Sentir les vaguelettes nonchalantes effleurer nos pieds, comme si la mer voulait nous avaler. Offrir tout entier notre être à l’océan en plongeant notre cœur dans ses mystères. Entendre vaguement au loin le chant des sirènes se mêler à celui de l’eau.

Et enfin rentrer chez soi, la tête emplie de merveilles, de parfums, de saveurs, de mélodies et de soleil.

("Sur les Planches de Trouville", par Amélie Carpentier, du blog "Amélie Lune"

Sur les Planches de Trouville

Rédigé par Amélie Lune

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